Mon premier métier étant la garde d'enfant, j'ai accompagné les tout-petits dans leur développement au quotidien pendant une dizaine d'années. Allier mon expérience auprès d'eux à mes connaissances d'accompagnatrice funéraire, me semble très important. Les enfants d'aujourd'hui, sont les adultes de demain, s'ils apprennent à gérer une perte dès l'enfance, ils ont auront toute les ressources nécessaires pour affronter les épreuves dans leur vie d'adulte.
Lorsqu'un décès survient, le processus de deuil s'amorce pour les adultes, avec le choc, le déni et la sidération, accompagnés de toute une gamme d'états émotionnels. Si des enfants font partie de la famille, la question de leur communiquer le décès se pose rapidement. Chacun agit comme il peut, avec les moyens dont il dispose.
Aborder la question du décès avec les enfants est souvent considéré comme un sujet délicat, voire tabou, au sein de la société. L'entourage est fréquemment confronté à des interrogations complexes sur la manière d'en parler à un enfant, avec la volonté de le protéger. En tant que professionnelle du funéraire et du deuil, je soutiens l'idée d'informer l'enfant du décès d'un proche et de répondre à ses questions de manière adaptée à son âge.
Cette page est dédiée à la perspective de la mort et du deuil chez les enfants, fournissant des conseils et des clés pour aborder cette délicate réalité.
Comment annoncer la mort d'un proche aux enfants ?
La compréhension de la mort selon l'âge de l'enfant
Faut-il faire participer les enfants aux rites funéraires ?
Les 3 principales différences entre le deuil des enfants et celui des adultes ?
Comment se déroule une séance d'accompagnement au deuil chez les enfants ?
Cette page vous permet également de mieux connaître mon approche auprès des enfants lors des séances d'accompagnement au deuil.
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Pour annoncer la mort d'un proche à un enfant, il faut choisir des mots adaptés à son âge et à son niveau de compréhension et s'assurer qu'il a compris l'annonce que vous venez de lui faire.
Utiliser des euphémismes risque de créer la confusion chez l'enfant :
Si l'enfant pose des questions, vous pouvez lui répondre honnêtement, au risque qu'il élabore un scénario bien pire que la réalité. Il est fort probable qu'il vous questionne jusqu'à ce qu'il obtienne une réponse. Si vous ne savez pas quoi répondre, vous pouvez simplement lui expliquer que vous ne savez pas, que vous allez y réfléchir et lui apporter la réponse. Bien sûr, il faudra lui apporter une réponse afin de ne pas créer de tabou et de gêne.
Même s'il n'est pas en mesure de comprendre pleinement les conséquences de la mort d'un proche, vous pouvez lui expliquer les 3 notions suivantes :
Le caractère définitif et irréversible de la mort :
Il est conseillé de nommer la mort avec des mots réels même si on veut protéger l’enfant : mort, maladie, cœur qui ne bat plus, on ne se ressent plus rien, on a pas mal, on ne respire plus, on ne pourra plus le revoir et jouer avec lui.
Le caractère universel de la mort :
tout être vivant né et meurt (les animaux, les humains, les plantes, etc...)
Les causes du décès :
nommer la maladie, expliquer l'accident, déresponsabiliser l'enfant s'il s'agit d'un décès par suicide. Il est important de donner la vraie cause de la mort aux enfants.
Le décès d'un proche est vécu comme une expérience sensorielle de l'absence corporelle, la mort est associée à une absence physique prolongée. Il peut ressentir la tristesse de sa famille et réagir par des comportements.
Pour l'enfant, la mort est vécue comme une séparation temporaire et réversible. Il n'a pas la notion du "pour toujours" et du "jamais plus". Le caractère définitif de la mort n'est pas assimilé, il s'attend à ce que le défunt revienne comme dans les dessins animés où l'on peut être mort et revenir à la vie. C'est l'âge des premières questions, qui peuvent être directes : "C'est quoi la mort ?" , "Ou est-il ?", "Pourquoi est-elle morte" ? C'est aussi une période ou l'enfant est dans une phase d'égocentrisme, il croit en la pensée magique et que ses pensées peuvent changer le cours des choses. L'enfant peut donc ressentir de la culpabilité à l'annonce d'un décès et penser que c'est à cause de l'une de ses pensées que le défunt est décédé.
La notion d'irréversibilité et le caractère définitif de la mort commencent à être assimilés. L'enfant a une meilleure notion du temps, il comprend que le défunt ne reviendra pas. De 6 à 9 ans, l'enfant peut poser des questions et s'intéresser au devenir du corps. La mort est associée à la vieillesse. L'enfant est sensible aux réactions de son entourage.
La notion d'irréversibilité et le caractère définitif de la mort sont acquis. L'enfant a pris conscience que la mort est universelle et inévitable, il sait que tout le monde va mourir un jour, même lui. Il peut se poser des questions sur le sens de la vie et la vie après la mort. Il peut également être en demande des causes de la mort. Face à cette compréhension, il peut paraître indifférent pour se protéger.
L'adolescent peut ressentir un sentiment d'insécurité et de perte, tout en se sentant invulnérable. Il pense que rien ne peut lui arriver : "la mort ça n'arrive qu'aux autres". La mort d'un proche suscite des réflexions sur la justice et le sens de la vie. Il est partagé entre le monde des enfants et celui des adultes, ses réactions peuvent donc parfois être déroutante. La mort d'un parent est souvent vécue comme la perte d'un mentor, l'adolescent se sent différent des autres mais ne le montre pas, il favorise souvent la compagnie de ses ami(e)s à celle de sa famille.
Il n'existe pas de réponse universelle à cette question. En tant que professionnelle, mon conseil est de proposer à l'enfant de participer aux rituels funéraires sans lui imposer.
Pour les enfants, la mort n'est pas toujours vécue de manière dramatique, et leur processus de deuil est influencé par les réactions et la manière dont les adultes autour d'eux vivent le deuil.
Les rites funéraires jouent un rôle à la fois collectif et personnel. Bien que les parents puissent vouloir protéger leur enfant en l'écartant de ces moments, ils revêtent une importance significative pour l'enfant également. En participant à ces rites, l'enfant se sent intégré à la famille, contribuant ainsi à un sentiment d'appartenance. Il est important de rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, la mort faisait partie intégrante de la vie, avec des veillées funéraires où petits et grands étaient réunis autour du défunt pendant plusieurs jours.
La participation aux rites funéraires ne traumatise pas les enfants tant que toutes les conditions sont réunies pour les rassurer. C'est l'obligation ou l'interdiction qui peut potentiellement créer un traumatisme, comme contraindre un enfant à embrasser le défunt ou lui interdire de dire au revoir ou de poser des questions. Si vous avez besoin d'un soutien pour accompagner votre enfant, n'hésitez pas à faire intervenir un tiers de confiance, qu'il s'agisse d'amis ou de membres de la famille.
Vous avez à votre disposition deux documents que vous pouvez utiliser comme ressources : "Comment parler de l'enterrement avec mon enfant ? " et "Comment parler de la crémation avec mon enfant ?" (Source : Société de Thanatologie).
Je vous propose 4 points clé à aborder avec votre enfant, pour plus d'informations cliquez sur les images.
Les enfants ont besoin de sécurité et de ne pas être trop bousculé dans leur quotidien. Ils se focalisent d'abord sur des questions pratiques (Qui va s'occuper de moi ? Me donner à manger ? Me conduire à l'école ?)
Les enfants sont en pleine phase de développement, et leur compréhension de la mort ainsi que leurs réactions évoluent en fonction de leur âge.
Les enfants expriment leur tristesse par vagues, de manière plus brève mais sur une période plus étendue. Après l'annonce d'un décès, ils peuvent retourner à leurs jeux "comme si de rien était". Le jeu constitue le langage des enfants, leur permettant d'exprimer leurs émotions et de procéder au travail de deuil. Il est probable qu'après un moment, ils reviennent vous poser des questions sur l'annonce précédente, puis retournent jouer à nouveau.
Un premier entretien avec l'enfant et son adulte référent, nous donne l'opportunité de nous rencontrer. Durant cet échange, l'adulte référent a la possibilité de présenter la famille et de partager des informations sur la place du défunt au sein de celle-ci. Évoquer le défunt offre à l'enfant l'occasion d'entendre l'histoire de sa famille, lui permettant d'exprimer ce qu'il a compris.
À la suite de cet entretien, je vous accorde un temps pour discuter avec votre enfant. Il se peut qu'un seul échange soit suffisant pour que l'enfant se sente libre de parler de son proche et d'exprimer ses émotions en toute sécurité sans nécessité d'un accompagnement. Il est primordial que l'enfant se sente à l'aise en ma présence, et que son accord ou son refus d'être accompagné soit respecté.
Quelques jours après cette rencontre, nous convenons d'un rendez-vous téléphonique pour échanger sur les ressentis de votre enfant, les vôtres, et discuter de son souhait éventuel d'être accompagné.
Nous conviendrons ensemble d'un rythme de rendez-vous, qui pourra prendre différentes formes (lecture, jeu, boîte à souvenir, questions/réponses, etc...). Les enfants sont pleins de surprises et vivent dans l'instant présent, laissons donc le champ des possibles ouvert pour un accompagnement qui leur convient et qui les fera avancer sur leur chemin de deuil, à leur rythme.
Peut-être, est-ce le temps de prendre soin de vous, pendant que j'accompagne votre enfant ? Créez votre rituel aussi simple soit-il. Soyez assuré que votre enfant sera en toute sécurité.
Le tarif d'un rendez-vous d'accompagnement au deuil pour un enfant est de 50€, la première rencontre dure 1h à 1h30, la durée des rencontres suivantes est à adapter à chaque enfant..
Je vous invite à me contacter par téléphone ou via le formulaire de contact
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